Elles ont la trentaine, ont deux ou trois enfants et des milliers de « followers ». Madones des temps modernes, elles partagent sur Instagram leur quotidien de maman, fait de gâteaux « homemade », de maison rangée, de photos de bébé et autres promenades en famille… Un quotidien qui pourrait paraître désuet à l’heure où certaines parlent de briser le « plafond de verre », à l’heure de #metoo et d’une nouvelle émancipation féminine. Ces femmes sur Instagram nous renvoient l’image d’Épinal d’une femme parfaite et épanouie dans sa maternité, qui suffirait à la rendre heureuse.
Mais derrière cette vie imagée, filtrée, épurée, magnifiée, ne cherchent-elles pas surtout à (se) convaincre, par l’approbation de leur communauté, qu’elles réussissent aussi dans ce domaine ? Car aujourd’hui, les injonctions sociales envoyées aux femmes, les poussent à être performantes sur tout, partout, jusque dans leur sphère la plus privée. Et l’exposer.
Sur Instagram, ces femmes sont de plus en plus à accepter des partenariats rémunérés avec des marques, faisant ainsi de leur statut de mère, un métier à part entière, s’attribuant ainsi une reconnaissance sociale.
Par le « story-telling » de leur vie de maman, elles véhiculent, consciemment ou inconsciemment, des valeurs soi-disant associées à cette maternité : la bienveillance, l’empathie, le pragmatisme, la conciliation… des vertus qui sont aujourd’hui utilisées et vantées dans les entreprises et dans notre société, glorifiant la figure de la mère. L’ère des Madones 2.0 est à son apogée.
Réalisation : Anne-Charlotte Musset Production : en développement Genre : documentaire Durée : 52 minutes